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La "pupute" que l'on croise dans les couloirs d'agences de pub...

Le créa vient juste d’arriver, il est 10h43. Le commercial le sait, quand le créa est encore dans cet état là, il faut lui accorder 20 minutes de plus pour se réveiller, mais pas trop parce que la pause déjeuner est à midi.

Shoot, reco, body, c’est vrai, il n’y a pas que le client qui a le droit à son jargon technique, mince, zut alors, le commercial aussi peut avoir l’air intelligent, heu, smart, heu, thinking different…

- Et vous vos clients ? - Il gerbe all day long. Il y en a pour tous les goûts mais son standard c’est le vert fluo, comme dans l’Exorciste. - Le mien n’aime pas les femmes colorées, il les refuse des castings, il dit que ce n’est pas dans l’esprit de sa boîte, pourtant crois-moi c’est dans l’esprit de sa bite, je l’ai aperçu aux bois. - Le nôtre, il plie son écharpe rouge polaire en 10 et la pose délicatement sur le coin de la table avant chaque réunion pendant qu’on le regarde tous en silence. Par contre il ne bave pas. - Elle mouille sa culote dès qu’elle aperçoit un créatif mal rasé avec le pantalon qui lui arrive aux genoux et la chaîne en métal qui sort de la poche arrière du jeans. Elle doit penser qu’ils cachent des menottes… - Regarde son dernier mail : « vous n’êtes pas inspirés depuis quelques mois, c’est déplorable, par conséquent, je me vois obligé de discuter votre devis ». T’as juste envie de lui dire de rédiger un brief pour une fois. - Quand sa mère la pute l’exige, moi je suce. - Moi, la grosse, elle me les casse tellement que je ne baise plus ma femme. - Ca fait 10 que tu ne la baise plus. - J’anticipais ! - Nous, il dénonce le contrat. On est un peu triste. Finalement, c’est quand ils menacent de partir qu’on se rend compte qu’on préfère les avoir « pour le pire et...

Un métier bizarre où l'on côtoie et négocie tout ce qui est à la mode dans le monde de l'art : le dernier illustrateur en vogue ou dans le vogue (ahahah...), le meilleur photographe-in du moment au look qui claque... et je passe la styliste qui déchire, le coif-maq top, les derniers mannequins kiffant... bref... un métier qui fait rêver, nan ? Nan mais en vrai, ils sont chargés d'organiser les 'shoots' ou 'dessins' ... à faire pour une marque/un client en négociant au préalable un budget tout en respectant un planning... youpi !

Un petit endroit réservé à 2 garçons, pas de lumière du jour, juste quelques néons. Il y fait super chaud... toujours et ça sent l'homme qui réflêchit... toujours aussi. Il y a dedans 2 créatifs 'inséparables' qui y travaillent casques aux oreilles en pianotant sur leur 'pomme portable'... Lieu de 'conf-calls' : ' réunionite aigue' sur téléphone portable = bcp de gens qui parlent un peu tous en même temps et qui ne s'écoutent jamais... Dans un coin un grand tableau blanc velleda = le planning chargé des semaines qui défilent. Chaque 'team' (équipe) créative a son sujet 'brûlant' du moment. Sur les bureaux = un bordel sans nom, des porte-clés 'sushi' ou 'maki', des gadgets en tout genre ramenés tout fraichement du Japon, quelques briefs, feuilles volantes ou cro-barres égarés, des clés USB, des blacks berry vibrant traînent... Un vieux fauteuil, deux casques de moto, quelques cafés à moitié vide, des capsules de bierre usagées sont éparpillés. Sur les murs : des dessins de créa... faut être créatif pour comprendre... et une porte en verre avec dessus un papier qui dit : ya person !!! Forcément ils n'arrêtent pas de courir prendre des briefs et débriefs chez tous leur clients tout le temps... Voilà le rectum... le bureau de deux directeurs de la création

Nous sommes un vendredi ce qu’il y a de plus classique, petite musique douce sur Paris « pouét pouét » « ti da da ti da da» « pin pon pin pon », il est 19h30, le ciel rougit au dessus du sacré cœur, les gosses sont rentrés de l’école, les banquiers sont en voiture pour leur maison de campagne, les annonceurs enregistrent leur bagages à Roissy, et les publicitaires qu’est-ce qu’ils branlent ? Ils effacent d’une main tremblante le message vocal de leur banquier alarmé, négocient tendu avec la baby-sitter mécontente de se farcir plus longtemps les gosses et s’acharnent pour sortir en temps et en heure les campagnes de merdes de leur enculés de clients pour des consommateurs même pas intéressés. Une seule satisfaction, ils ne sont pas tous seuls. Le voisin de bureau est dans la même galère. A deux ils prévoient, presque heureux, de se retrouver le samedi et dimanche midi pour manger un sandwich rapide avant de recommencer le taff. Les cons. Vendredi, 19:35

Colporter les annales de pubards, Rapporter les sauts de vomis du client, Faire briller les perles de la ‘comm’, C’est ça ‘langue de pub’. Anonymat total, Humour garanti, Plaisir d’échanger, C’est écrire dans la langue de pub. Et parce qu’on n’est pas (toujours) des langues de putes, Parce qu’il vaut mieux en rire ensemble qu’en pleurer seul chez soi (gros snif bien gras), Parce que partagées, ces histoires valent de l’or, Faisons nos langues de pub !